Manifesto

3 bougies ensemble

Une date symbolique et paf, on prend conscience du temps qui est passé. Les objectifs que l’on s’est fixés ne cessent de reculer, comme la ligne d’horizon… mais dans cette illusion d’immobilité, tant d’apprentissages, à tous les niveaux!

Faire avec ce qui est; Surtout faire utile et produire sans participer à la surproduction généralisée

Dans les nombreux déclencheurs qui ont nourri notre engagement pour créer Les Hirondelles, il y a une sorte de “syndrome du styliste” (décrit assez justement dans cet article). Un écœurement général lié à la compréhension progressive de la réalité… Pour nourrir ce besoin de proposer un vestiaire en accord avec nos valeurs, nous avons choisi “l’upcycling”.
La valorisation de chutes textiles implique des contraintes qu’il a fallu expérimenter et faire nôtres. Nous avions des idées mais aucune assurance que ça marcherait. Nous avons touché et repoussé les limites, en trouvant des solutions à un problème jamais exploré avant. Baser notre modèle économique tout entier sur une matière première limitée par nature peut sembler périlleux – à juste titre.

En 3 ans, Les Hirondelles ont cousu 2000 vêtements, ce qui nous a permis de sauver environ 3000 mètres de tissus. Le potentiel de croissance est immense même si nous le souhaitons raisonnable !

Faire localement

Notre souhait premier : rencontrer nos intermédiaires. C’est s’assurer qu’il y ait une vraie cohérence entre ce qu’ils disent et ce qu’ils sont ou font. C’est aussi plus facile d’être assis autour de la même table pour résoudre un problème. Par une logique mathématique, nous avons lié des liens avec les ateliers qui nous entourent, au fur et à mesure de recommandations et de recherches… et la toile ne cesse de s’élargir.
Quand on a démarré, il a été si compliqué de trouver les fabricants qu’on a émit le souhait de faire un jour un annuaire exhaustif de toutes les entreprises du textile en France. Malgré des décennies de délocalisation, il en reste pléthore. D’ici là, on s’est assuré de communiquer publiquement sur l’existence de nos partenaires et faire autant de mises en relation possibles. En effet, plus nous serons nombreux à solliciter les professionnels de notre secteur, plus celui-ci sera solide et durable… C’est aussi pour ça la transparence.
Nous avons démarré avec quelques entreprises Italiennes car Annecy est plus proche de certaines villes Italiennes que d’autres villes de France. A ce jour, nous travaillons avec 12 ateliers (tissage, ennoblissement, confection, coupe, boutons, étiquettes… ) qui sont tous Français.

“Faire local” c’est simplement un choix de bon sens. Cela permet de limiter les distances et donc l’émission de CO2 due aux transports

Distribuer en direct, produire à la commande

Nous avons testé le concept de produire à la commande. C’est une méthode qui fait sens car elle permet de limiter les stocks et de ne pas gaspiller les ressources. Cela représente aussi un avantage au niveau économique : pas besoin d’avancer la trésorerie. Et surtout, c’est l’assurance de ne produire que ce qui plaît (la planète dit “merci !”).
Parmi les inconvénients, nous avons noté la quasi impossibilité de bénéficier d’économies d’échelle (par exemple : au lieu de faire un bon de commande tous les mois ou tous les deux mois, il faut en faire un chaque semaine. Et à chaque fois, pour chaque produit, vérifier toutes les étapes. Au final, cela nécessite de ne faire que ça, des micro actions en continu…). C’est possible quand on a a une équipe en place ou chaque fonction est attribuée à une personne. En revanche, c’est un process très fastidieux à l’échelle d’une toute petite entreprise en construction. Il multiplie les source d’erreurs et, avec les moyens qui sont les nôtres, c’était devenu mission impossible. Nous avons frisé le burn-out quelques fois et ce, sans avoir vraiment décollé.

Si l’on ajoute à cela que produire à la commande est un frein supplémentaire dans la vente: tout le monde n’est pas prêt à attendre 3 à 5 semaines pour porter son vêtement. Si l’on considère le fait que la fabrication locale nous impose une gamme de prix plus élevée que ce à quoi la plupart des gens ont encore l’habitude (attention, lire ici un prix plus élevé mais qui permet une rémunération décente pour ceux qui réalisent (localement) les produits et des marges minuscules pour nous)…Bref. Faisons un pas de côté… on a l’impression d’essayer de courir les pieds attachés et les mains sur la tête… ! Et on voulait ramener du bon sens, c’était ça ? Ahaha !
Voilà ce qu’on appelle la différence entre la théorie et la pratique. Pourtant, on nous l’avait bien dit. Certains parrains bienveillants, plus expérimentés que nous, nous avaient alertées sur l’impasse économique de notre concept. Merci Georges P.  😉 Qu’à cela ne tienne !

On a eu besoin de tout tenter et voir par nous-mêmes. Et vous avez quand même été nombreux à jouer le jeu, à acheter des produits même s’il fallait attendre et à nous encourager. Parce que l’on partage un souhait commun: celui d’agir concrètement pour une économie résiliente qui prendrait soin de la planète et du vivant qui l’habite!

Produire en séries… limitées; Vendre en boutique

Ce que l’on continue plus que jamais ! Oui, notre matière première est limitée par nature. En grandissant on peut désormais faire des petites séries, ce qui fait toute la différence à notre échelle. Ça nous permet d’avoir un peu de temps entre deux bons de commande pour mettre les vêtements en valeur en organisant de jolies séances photos et vidéos avec Elise, Adeline et Thibault. Ainsi, on peut aider les ventes en ligne. En effet, la vente en ligne est désormais notre principal canal de distribution. On a encore beaucoup à apprendre pour en maîtriser les codes mais on y travaille 🙂
Cela nous permet aussi de proposer nos vêtements à des boutiques qui respectent nos valeurs et essaient d’offrir dans toutes les villes de France l’accès à un vestiaire éthique et local. Elles sont nombreuses !
Si tout va bien, d’ici le printemps prochain il y aura au moins 8 boutiques qui proposeront nos produits. Annecy, Chambéry, Grenoble, Lyon, Paris, Poitiers, Nantes, Tournai… Ça nous semble un bon début pour tester cette nouvelle façon de fonctionner. C’est aussi un excellent moyen de soutenir le commerce indépendant , celui qui est proche de chaque consommateur, celui qui souffre en ce moment.

Si on prend un peu de recul, c’est sensiblement ce que l’on vous avait promis dans notre newsletter de début d’année. Vous savez, celle sur les bonnes résolutions. Elles servent à ça ! Prendre un engagement et se donner ensuite les moyens de les tenir. Il nous reste donc deux points à aborder avec vous : la Campagne Ulule et le projet Amplitude.

Une campagne Ulule… avant fin 2020

C’est donc pour très bientôt ! Oui, elle va bien avoir lieu 🙂 Mais pour quoi faire ? Ce que vous pouvez déjà avoir compris si vous avez lu jusque là c’est que bien que notre engagement soit renforcé et que nous ayons appris de nos expérimentations, notre modèle économique et sa viabilité restent encore à prouver. Pour exister “en ligne”, il faut une communauté bien plus grande que celle que nous avons aujourd’hui. Il faut au minimum que dix fois plus de personnes aient l’occasion de voir et trouver nos produits. La campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule est une occasion de faire un grand coup de “tafut”.
Si on nous entend malgré le brouhahah ambiant, si notre voix porte au delà des milliers de messages de greenwashing qui polluent nos écrans… Peut-être avons-nous une petite chance de poser notre pied sur la marche qui permettra la viabilité de notre modèle ?! Ce challenge, il dépendra de notre capacité à vous emmener avec nous pour continuer de construire ce projet commun.

Le projet Amplitude

Nous avons une envie tenace: habiller toutes les sortes de gens. Chaque corps est unique… et beau par nature !
En revanche, c’est très dur – voir impossible – pour une marque de proposer des produits qui aillent à tous. Chaque marque a donc une sorte de “taillant” qui fait que ses produits vont mieux à certaines personnes qu’à d’autres. Claire a une anecdote tirée de son expérience de freelance… “On peut constater que la plupart des marques proposent des produits qui correspondent aux morphologies des personnes qui “développent les produits” et/ou à celles de leurs dirigeants. On croit qu’on fait une marque pour habiller tout le monde… et le biais de l’égocentrisme se faufile par là… comme si le monde était à notre image. Quelle blague !

Chez les Hirondelles, on veut tout faire pour que ça n’arrive pas. Et ce n’est pas une mince affaire 😉
Pour pallier à ça, depuis un peu plus d’un an, on prépare un “groupe de travail”. “D’ailleurs, si vous voulez le rejoindre, envoyez-nous simplement un e-mail qui dit “Je veux rejoindre le projet Amplitude” !”. Le but ?

Échanger, se rencontrer et co-créer le futur nouveau produit des Hirondelles. Un vêtement qui aille (vraiment bien) aux gens qui ont des formes. Voilà notre souhait !

Pour cela, il nous faut du temps et des moyens. C’est pourquoi ce projet est reporté à début 2021. D’ici là, on a déjà élargi notre grille de taille et retravaillé certains taillants pour proposer nos modèles jusqu’au XXL. C’est un bon début, vous ne pensez pas ?!

 

Les Hirondelles: une histoire de rencontres avant tout

Trois co-fondatrices mais pas seulement… C’est surtout toute une équipe qui gravite autour de cette marque. Ce sont les conseils, les remarques, les petits et les grands coups de pouce… et surtout les coups de pieds au derrière qui font que nous sommes encore là.  Une équipe, une communauté qui fait que malgré les difficultés rencontrées nous n’avons pas baissé les bras et nous sommes plus motivé(e)s que jamais.

On termine donc cette sorte de bilan en remerciant du fond du coeur tous les petits anges autour de nous sans qui rien ne serait possible !

MERCiiii à :

Cédric Laurent, Alexandre Bourcet et Benjamin Marias, Sébastien Raffin, Eric Boel et Patricia, Guy Michelet, Sabah Badaoui, Eric Ducoin, Vertue, Matthias, Jordan et Olivier, Nicolas Blandin, Thibault Liebenguth, Maina Souviron, Bertrand Gamboudo, Christophe Peter et Gaël Desmoucelles, Catleen et Crapo, Drieu, Alex et Céline Saint Julien,  Emma Savalle, Adrien Baldy, Julien Valero, Jérémie Ginart, Georges Pessey, Eric Lepretre, Domitille et Christine, Christian Chanal, Riblanc, Aurélien Silvestre, Lise Pinède, Samuel Parrenin, Olivier Balas et Séverine, Christophe Berard, Annabelle Leroy, Elise Durand, Angèle et Benjamin, Laurent Lagrave, Patrice Vermorel, Thomas Huriez, Sébastien, Charline, Charlotte, Mégane et Rafaele de 1083, Clair Raison, Kevin Schmidt, Charlotte Ducatillon, Charlotte Julien, Alix Briffaud, Clément, Charly et Ludo de Forvm, Claire, Marie et Typhen…
Et nos plus fidèles clients qui font désormais partie du GANG des HIRONDELLES <3

 

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